matin

matin, midi et soir joints1 à un nom de jour Après un nom de jour, on laisse généralement matin, midi et soir invariables, considérant que ceux-ci sont mis pour au matin, à midi et au soir :

 Je me promène tous les dimanches matin.

Remarques :

1. Une ambiguïté peut parfois apparaître.

Dans la phrase suivante,

 Frédéric travaille tous les lundis et les mardis matin,

faut-il comprendre que Frédéric travaille les lundis pendant toute la journée et le mardi pendant la matinée ou que, durant ces deux jours, il ne travaille que le matin ?

On dissipera l’équivoque en écrivant, selon le cas :

 Frédéric travaille tous les lundis et les matins de mardi

ou :

 Frédéric travaille tous les lundis et mardis matin.

2. La plupart des ouvrages de référence indiquent l’invariabilité pour matin, midi et soir. D’autres le font en mentionnant l’usage peu fréquent de l’accord au pluriel2. Paul Dupré, dans son Encyclopédie du bon français, ne tranche pas. Il s’appuie sur Maurice Grevisse, pour qui le singulier et le pluriel sont également bons, « car on peut considérer que dans “tous les lundis soirs”, par exemple, l’idée de “tous les soirs”, se superpose, dans notre pensée, à celle de “tous les lundis” » (Problèmes de langage, vol. IV, p. 157-162 ; voir aussi Le Bon Usage, § 512, e), 1o). Drôle d’idée en fait puisqu’une action qui a lieu tous les lundis soir n’a pas lieu tous les soirs et qu’on ne saurait établir une équivalence entre lundi et soir (les lundis ne sont pas des soirs) comme c’est le cas dans des visites surprises (les visites sont des surprises).

Sources :

  • Antidote 10 [logiciel], v. 1.1, Montréal (Québec), Druide informatique, 2018.
  • Berthier (Pierre-Valentin) et Colignon (Jean-Pierre), Lexique du français pratique, [Paris], Solar, DL 1981.
  • Bureau de la traduction, Clefs du français pratique [en ligne], Travaux publics et Services gouvernementaux Canada, 2015 [consulté le 10 octobre 2017].
  • Colin (Jean-Paul), Dictionnaire des difficultés du français, Paris, Dictionnaires Le Robert (coll. « Les Usuels du Robert. Poche »), cop. 1994.
  • Dournon (Jean-Yves), Dictionnaire d’orthographe et des difficultés du français, éd. entièrement revue en 1982, Paris, Librairie générale française (coll. « Le Livre de poche »), DL 1985.
  • Girodet (Jean), Pièges et difficultés de la langue française [PDF], Paris, Bordas (coll. « Dictionnaire Bordas »), cop. 2007.
  • Grevisse (Maurice), Problèmes de langage, 5 vol., Gembloux, Jean Duculot, cop. 1962-1970.
  • Grevisse (Maurice) et Goosse (André), Le Bon Usage, 14e éd., Bruxelles/[Louvain-la-Neuve], De Boeck/Duculot, cop. 2007.
  • Hanse (Joseph) et Blampain (Daniel), Nouveau Dictionnaire des difficultés du français moderne, 4e éd., Bruxelles, De Boeck/Duculot, DL 2000.
  • Jouette (André), Dictionnaire d’orthographe et d’expression écrite, 6e éd., Paris, Le Robert (coll. « Dictionnaire Bordas »), 2008.
  • Kannas (Claude), L’Orthographe pour tous, nouvelle éd., Paris, Hatier (coll. « Bescherelle »), DL 2012.
  • Larousse, Le Petit Larousse illustré, éd. 2010, Larousse, 2009.
  • Office québécois de la langue française, Banque de dépannage linguistique [en ligne], Gouvernement du Québec, cop. 2002, 2019 [consulté le 12 octobre 2017].
  • Petit Robert : dictionnaire alphabétique et analogique de la langue française (Le), éd. 2015, sous la dir. de Josette Rey-Debove et Alain Rey, Paris, Le Robert, DL 2014.
  • Ramat (Aurel) et Benoit (Anne-Marie), Le Ramat de la typographie [PDF], éd. 2014, Anne-Marie Benoit éditrice, DL 2014.
  • Thomas (Adolphe Victor), Dictionnaire des difficultés de la langue française, sous la dir. de Michel de Toro, Larousse (coll. « Références Larousse »), 1996 [1971].