zéro

zéro (les emplois de) Dans le langage courant, zéro peut servir de déterminant numéral cardinal :

 Sophie a eu zéro faute à sa dictée[ref]Dans le langage soutenu, on dira : Sophie n’a fait aucune faute à sa dictée et Ce voyage ne m’a rien coûté.[/ref].

 Ce voyage m’a coûté zéro euro.

Il est par contre abusif d’en faire un déterminant indéfini et de le substituer à aucun[ref]Le Bon Usage, qui fut naguère intransigeant sur la question (« Zéro est un nom et ne s’emploie pas comme adjectif. Pour exprimer la négation absolue devant un nom, on emploie nul, aucun, pas un », 1964, § 410), est aujourd’hui plus souple (« Pour exprimer l’idée négative devant un nom, on dispose traditionnellement des indéfinis nul, aucun, pas un. Zéro, qui, originairement, est un nom de la langue mathématique, est parfois pris par la langue ordinaire pour servir de déterminant invariable », 2008, § 590).[/ref].

On ne dira donc pas :

 Patrick a zéro chance de réussir

mais :

 Patrick n’a aucune chance de réussir.

Il est franchement condamnable de remplacer la préposition sans par zéro. On évitera :

 Nous avons conçu une voiture zéro défaut

au profit de :

 Nous avons conçu une voiture sans défaut.

Sources :

  • Bénard (Pierre), C’est la cata ! : petit manuel du français maltraité, [Paris], Seuil, impr. 2006.
  • Dupré (Paul), Encyclopédie du bon français dans l’usage contemporain, 3 vol., Paris, Éd. de Trévise, DL 1972.
  • Grevisse (Maurice), Le Bon Usage, 8e éd. revue, Gembloux, Jean Duculot, 1964.
  • Grevisse (Maurice) et Goosse (André), Le Bon Usage, 14e éd., Bruxelles/[Louvain-la-Neuve], De Boeck/Duculot, cop. 2007.

 

zéro (partir à/de) La préposition de marquant l’origine, la provenance, c’est elle qu’il convient d’employer dans cette expression.

On ne dira pas :

 Après son divorce, Hugues est reparti à zéro

mais :

 Après son divorce, Hugues est reparti de zéro.

Sources :

  • Capelovici (Jacques), Guide du français correct : pièges et difficultés de la langue française, Paris, Librairie générale française (coll. « Le Livre de poche pratique »), DL 1994.
  • Thomas (Adolphe Victor), Dictionnaire des difficultés de la langue française, sous la dir. de Michel de Toro, Larousse (coll. « Références Larousse »), 1996 [1971].